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Naissance et disparition d'un géant d'acier

 

* Marseille la liberté retrouvée 1943-1944 Charles JANSANA

(éditions LACOUR - Collection COLPORTEUR -1992)

 

En 1900, un bateau en provenance de France arrive au port de BIZERTE (Tunisie) : dans ses cales des tonnes de poutrelles et de câbles qui doivent être employés à la construction d'un Pont à Transbordeur, mais tout cet ouvrage ne put être réalisé pour cause d'erreur technique ou problème financier (?).

Le Pont à Transbordeur fut donc embarqué, direction MARSEILLE !

La construction et l'exploitation du Pont à Transbordeur par M.Arnodin, Ingénieur Constructeur à Chateauneuf-s/loire (Loiret), a fait l'objet d'un concession qui, après enquête et avis du conseil d'état, a été approuvée par le décret du 8 mars 1902.

Son édification à commencé au mois de novembre 1904.

Il a été mis en service le 24 décembre 1905.

Réalisé à partir de 1180 T environ de câbles, de métaux ferreux et accessoires, il avait une longueur de 240 m et une hauteur de 86 m environ. Il était situé à l'entrée du Vieux-Port et orienté Nord-Sud.

Il prenait appui :

- côté Nord : sur le quai de la Tourette,

- côté Sud : côté Carénage (Fort Saint-Nicolas).

Une nacelle, de 10 m de long et de 12 m de large , propulsée par deux moteurs de 25 CV, faisait la navette entre le Fort Saint-Jean et le Carénage.

Sur le haut du Pont , un restaurant faisait découvrir une magnifique vue du Port et des alentours.

Les riverains utilisaient souvent le Transbordeur, plus rapide et plus pratique que le ferry boat (200 piétons et une automobile pouvaient faire la traversée en une minute et demie ; cela faisait économiser entre 4 et 5 km).

Le passage des marchandises facilitait l'approvisionnement des magasins qui se trouvaient autours du quai du Port et des vieux Quartiers. Dans l'année, un million de voyageur et 50.000 voitures étaient transportés.

M.Arnodin était détenteur de la concession pour une durée de 75 ans, à l'expiration de laquelle tous les droits devaient retourner à l'état.

Dés 1936, la suppression des installations avait été envisagée par lettre du 25 mai 1936 l'hoirie Arnodin fait savoir à M. le Directeur du Port qu'elle cède ses droits pour 650.000 Fr. Une étude de remplacement du Pont à Transbordeur par un bac à piétons fut lancée.

Le 5 mars 1940, le Ministre des Travaux Publiques invite M. le Directeur du Port à engager des pourparlers afin que l'état rachète le Pont et supporte la charge de sa destruction.

Le 3 avril 1940, accord entre les Pouvoirs Publics et les héritiers Arnodin pour une indemnité de 650.000 Fr, versée par la Chambre de Commerce de Marseille.

Le Ministre chargé de la destruction refusera cette charge au mois de mai 1940.

L'office des Fers Fontes et Aciers (O.F.F.A) en envisagera la démolition en 1943. Le 24 décembre 1943, un arrêté de réquisition de M. le Ministre de la Production Industrielle et des Communications a déclaré la prise en possession des installations par l'O.F.F.A. qui lanÇa, le 18 avril 1944 un appel d'offres pour acquisition en vue de la démolition du Pont à Transbordeur.

Aucune suite n'a put être donnée à cet appel avant la destruction partielle du Pont (partie Nord) par les troupes allemandes, le 22 août 1944, pour motifs stratégiques, malgré la protestation du correspondant de guerre allemand Waltther Kiaulehn (il comparait le Pont à Transbordeur à la Tour Eiffel).

Le 22 juin 1945, un contrat de ferraillages est passé entre l' O.F.F.A et la société Oxy-Coupages et Démolitions (O.C.D.).

Ce contrat stipulait que le Pont à Transbordeur appartenait à l' O.F.F.A

L'achèvement complet des travaux des dégagement des ferrailles fut constaté par procès verbal en date du 26 mars 1947.

Le 1er septembre 1945 à 8 h du matin, les artificiers civils et militaires ont fait sauter la partie Sud du Pont à Transbordeur.

Il paraît ressortir que la ville de Marseille n'a pu prétendre, sous aucune forme, à la perception de dommages de guerre, du fait de la destruction du Pont à Transbordeur par les troupes d'occupation et qu'elle était au courant des divers projets de démolition d'une installation qui ne répondait plus aux besoins actuels du trafic.

 

C'est le coeur gros que les Marseillais ont vu disparaître dans la fumée tant de souvenirs qu'ils ne pourront oublier.

Le pont, qui était la fierté de la Ville, a disparu comme beaucoup d'autre monuments qui donnaient à Marseille son pittoresque et un attachement profond aux "Vieux Marseillais".

 

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